‘Éduquer, agiter et organiser’ dans nos communautés

Bien que les travailleurs et travailleuses au Canada aient commencé à se constituer en syndicats au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse dès 1812, le véritable essor s’est produit dans les années 1860 et 70. Un nouveau pays voyait le jour dont la main-d’œuvre s’urbanisait à mesure que les petites villes se transformaient en mégapoles. Le premier point de création d’un syndicat est le lieu de travail. Même si certains corps de métier pouvaient se tourner vers les États-Unis et adhérer à un syndicat déjà établi, ils étaient encore véritablement isolés de quelconque syndicat et aussi des travailleurs et travailleuses des autres communautés. Le syndicat était la ‘section locale’, ce qu’il est encore aujourd’hui.

Les travailleurs se sont syndiqués principalement parce qu’ils estimaient qu’il était temps de cesser de travailler dix heures ou plus par jour, six jours par semaine, pour une semaine de travail de 60 heures. Leur objectif était de réduire la journée de travail à neuf heures. Pour y parvenir, il leur fallut joindre leurs forces non seulement sur le lieu de travail pour faire face à l’employeur, mais aussi avec d’autres syndicats pour s’adresser aux gouvernements et leur demander d’agir. Les travailleurs n’ont pas tardé à comprendre qu’il leur fallait créer un mouvement. C’est ainsi qu’ils commencèrent à contacter d’autres travailleurs syndiqués pour partager leurs objectifs, parler de stratégie commune et se soutenir mutuellement, entraînant la création des premières ‘chambres des métiers’ que de nos jours nous appelons ‘conseils du travail’.

Toronto fut la première ville à former un tel conseil du travail en 1871. Déterminés à faire baisser leurs heures de travail, les travailleurs se rendirent compte que seule la formation d’un front uni au sein d’un syndicat leur permettrait d’avoir gain de cause. Mais il y avait toutefois un problème : les syndicats étaient illégaux au Canada ! Lorsque la Toronto Typographical Union (Syndicat des typographes de Toronto) exigea des éditeurs de la ville une journée de travail de neuf heures et débraya le 25 mars 1872, elle obtint alors le soutien d’autres travailleurs. Malgré les quelque 10 000 personnes rassemblées en guise d’appui à leurs revendications, les employeurs ne voulurent rien savoir pour autant. Le lendemain, George Brown, éditeur du Globe, fit arrêter les membres du Comité de grève pour complot criminel.

Le premier ministre d’alors, John A. Macdonald – un ennemi politique de longue date de George Brown -, sauta sur l’occasion de l’embarrasser et de gagner le soutien de la classe ouvrière nouvellement formée. Il déposa la Trade Union Act (Loi sur les syndicats) le 18 avril 1872, protégeant ainsi les membres syndiqués contre de telles arrestations.

De la lutte pour la journée de neuf heures à l’obtention du droit légal de former des syndicats, les travailleurs apprirent très tôt que leurs succès ne pouvaient venir que de leur union. Aujourd’hui, dans chaque grande communauté, il existe un conseil du travail agréé par le Congrès du travail du Canada. Chaque section locale qui y adhère se voit attribuer des délégué(e)s en fonction de sa taille, lesquel(le)s, ensemble, planifient toutes sortes de mesures qui soutiendront les objectifs généraux du mouvement, et en débattent. Lorsque les travailleurs sont en grève, le conseil du travail organise un soutien. Confrontée à des compressions dans les services publics que ses membres fournissent aux Canadiens et Canadiennes, la section locale se tourne vers ses consœurs et confrères des autres syndicats par l’entremise du conseil du travail. L’UCET a souvent procédé de cette façon dans plusieurs de ses batailles et campagnes.

Bien que nos politiques soient établies lors de nos congrès nationaux, ce sont nos sections locales qui les concrétisent. C’est dans nos communautés que nous élisons les dirigeant(e)s politiques à tous les niveaux. Et c’est là qu’unis dans un conseil du travail, nous travaillons ensemble pour atteindre nos objectifs de justice sociale.

En quoi un conseil régional de l’AFPC et un conseil du travail sont-ils différents ?

Presque tous les grands syndicats ont une forme quelconque de structure régionale ou locale pour regrouper leurs sections locales. Depuis la fondation de l’AFPC en 1966, il existe une forme d’organisme régional. Lorsqu’un grand syndicat a de nombreux employeurs et des demandes concurrentes, un conseil régional réunit les diverses sections locales pour qu’elles travaillent ensemble afin de faciliter la compréhension et le soutien mutuel. En réunissant ainsi des membres de différentes sections locales et de divers Éléments, nous sommes en mesure de participer aux campagnes de l’AFPC au niveau politique. Les membres se réunissent pour faire pression sur leurs représentant(e)s politiques et les sensibiliser aux questions qui touchent ‘tous’ nos membres. Les conseils régionaux de l’AFPC travaillent avec leurs partenaires communautaires, et établissent des liens avec d’autres groupes syndicaux comme ceux des conseils du travail.

L’éducation est un élément clé du mouvement syndical. Les conseils du travail organisent des formations qui permettent aux membres de différents syndicats de partager leurs expériences et leurs connaissances. Tout en apprenant, ils stimulent la solidarité. Au sein de l’AFPC, ce sont les conseils régionaux qui s’en chargent.

Lorsqu’un membre de l’UCET participe à une réunion d’un conseil du travail ou à une formation, il apprend non seulement des autres et de leurs expériences, mais il leur permet aussi de connaître notre syndicat, notre travail et nos luttes. Dans les conseils régionaux de l’AFPC, la même alchimie se produit, mais cette fois-ci elle favorise la compréhension et la solidarité entre les différents Éléments. Les objectifs des conseils du travail et des conseils régionaux sont les mêmes : éduquer, agiter et organiser, dans le but de mieux répondre aux besoins de nos membres.


https://www.labourcouncil.ca/our_history

https://montrealmetro.ftq.qc.ca/125-ans-du-conseil/

https://canadianlabour.ca/who-we-are/labour-federations-and-councils/

https://congresdutravail.ca/qui-nous-sommes/labour-federations-and-councils/

 

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