Femmes, filles et personnes 2E+ autochtones assassinées et disparues

Par Beth Ferguson une membre de la section locale 20219 de l’UCET

Le Mois national de l’histoire des autochtones a commencé non pas par une célébration des peuples autochtones du Canada, mais par un rappel solennel de la façon dont le Canada traite les peuples autochtones. Cette semaine, nous nous penchons sur la tragique réalité de nombreuses femmes, filles et personnes 2E+ autochtones au Canada.

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je m’appelle Beth Ferguson. Je suis gestionnaire intérimaire de l’Unité des relations avec les Autochtones (URA) à Transports Canada, dans la région du Pacifique, membre des Mohawks de la baie de Quinte et également du Pacific Aboriginal Network (Réseau autochtone du Pacifique), et aussi mère de famille !

J’ai réfléchi à l’héritage des pensionnats autochtones et à la question des FFADA. Comme beaucoup, j’ai bien des choses à apprendre en la matière. À ce sujet, j’aimerais vous faire part d’une histoire personnelle.

Je fais souvent des promenades en famille dans mon quartier avec mes jeunes enfants. Nous nous arrêtons toujours (toujours !) pour lire les affiches de chats disparus. D’après le nombre de ces affiches, il y a beaucoup de chats disparus dans l’Est de Vancouver. Nous lisons les affiches. Nous parlons des chats disparus par leur nom et de ce que leurs familles doivent ressentir. Parfois, nous prenons des photos pour nous rappeler à quoi ils ressemblent au cas où nous les verrions. Ma fille et ses ami(e)s sont tellement préoccupé(e)s par le nombre croissant de chats disparus qu’ils et elles ont proposé de former une ‘patrouille des chats’ pour les retrouver et les ramener chez eux.

Vous vous dites peut-être : Beth, c’est une façon peu conventionnelle de nous amener à la question des FFADA. Je vous assure qu’il ne s’agit pas d’une histoire de chats disparus. C’est une histoire sur ma propre complaisance à l’égard des FFADA2E.

Je compare mon histoire de chats disparus à une promenade familiale plus récente dans le centre-ville de Vancouver au cours de laquelle ma fille a remarqué une affiche de personnes disparues. Étant donné son intérêt pour les chats disparus, une personne disparue était une occasion d’apprentissage importante. L’affiche concernait Chelsea Poorman, une femme crie de 25 ans, de la Première Nation Kawacatoose, qui a été vue pour la dernière fois dans le centre-ville de Vancouver juste après minuit le 6 septembre 2020. La famille de Chelsea essaie désespérément de la retrouver – elle a affiché des photos, fait des annonces sur des panneaux, et organisé une veillée à la bougie. Si vous êtes à Vancouver, vous avez peut-être aussi vu ces affiches. Ensemble, ma fille et moi avons lu l’affiche. J’ai expliqué que parfois de mauvaises choses arrivent aux femmes et aux filles autochtones.

Ma fille a alors levé les yeux vers moi et m’a demandé si quelque chose de mal allait lui arriver. J’ai répondu (avec assurance, comme je le peux) à ma fille aux yeux bleus et aux cheveux blonds que rien de tel ne lui arriverait jamais. Il est déchirant de reconnaître que la promesse que j’ai faite à ma fille en est une que beaucoup d’autres mères autochtones ne peuvent pas faire. Les femmes et les filles autochtones sont vulnérables d’une manière que les autres femmes et filles ne connaissent pas.

J’ai normalisé le fait que de mauvaises choses arrivent aux femmes et aux filles autochtones. À vrai dire, j’ai consacré plus de temps et d’efforts à m’inquiéter de la disparition de chats qu’à celle de femmes autochtones. Le nombre de femmes et de filles autochtones disparues et assassinées au Canada est inacceptable. C’est le résultat de notre complaisance. Je dois faire mieux.  Nous devons tous faire mieux.

Vous devriez demander : Alors, Beth, que vas-tu faire à ce sujet ? Je vais faire quelque chose. Je vais mieux faire. Voici les changements que je vais apporter dans ma vie pour attirer l’attention sur les FFASA2E :

  • Je m’engage à emmener ma fille à la marche commémorative annuelle des FFADA dans le secteur est du centre-ville (SECV) le 14 février 2022.
  • Je m’engage à prendre des photos des affiches de femmes, de filles et de personnes bi-spirituelles autochtones disparues chaque fois que je les verrai. Voici ma première photo de ces affiches. J’espère que cela pourra vous inspirer à prendre, vous aussi, des photos. Peut-être que si nous le faisons toutes et tous, nous pourrons faire de la place pour ces femmes, ces filles et ces personnes bi-spirituelles autochtones. Nous pourrons peut-être contribuer à les ramener chez elles ou à permettre à leurs familles de tourner la page.
  • J’ai également fait un don à une organisation qui soutient les femmes du SECV.

C’est un début. Mais on peut et on doit faire plus pour les FFADA.

J’espère sincèrement que mon histoire vous incitera à réfléchir à votre sensibilisation aux FFADA. Si nous faisons toutes et tous des changements dans nos vies, nous pourrons alors aider les FFADA et leurs familles, et créer des lieux sûrs pour les femmes, les filles et les personnes bi-spirituelles autochtones que beaucoup de personnes non autochtones considèrent comme allant de soi.

Les faits :

  • Les femmes autochtones s’inquiètent plus de la violence domestique que de la plupart des problèmes liés à la COVID-19.
  • Les femmes autochtones les plus vulnérables à la violence au cours des trois derniers mois se trouvent dans le Nord, ont moins de 35 ans et ont été financièrement touchées par la COVID-19.
  • Les partenaires romantiques sont très majoritairement considérés comme la plus grande source de violence.
  • L’impact financier de la COVID-19 est fortement lié à la violence contre les femmes autochtones.
  • Les femmes autochtones et les personnes 2ELGTBQQIA sont confrontées à une violence sexiste qui met leur vie en danger, et subissent de manière disproportionnée des crimes violents en raison du génocide fondé sur le sexisme et le racisme.

Si vous êtes touché(e) par la question des femmes, des filles et des personnes 2ELGTBQQIA+ autochtones disparues et assassinées et que vous avez besoin d’une aide émotionnelle immédiate, appelez le 1-844-413-6649.

***(AVERTISSEMENT RAPIDE : LES 2 BOUTONS AU-DESSUS DE CETTE LIGNE MÈNENT À DES SOURCES EXTERNES qui ne sont pas gérées par l’ucet).***

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