Journée nationale de la vérité et de la réconciliation – Journée du chandail orange

En collaboration avec Denise Reynolds, Agente des droits de la personne à l’UCET

L’année dernière, le gouvernement du Canada a adopté une loi pour que le 30 septembre soit un jour férié fédéral — la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. ‘Cette journée rend hommage aux enfants disparus et aux survivants des pensionnats, à leurs familles et à leurs communautés’. Elle appelle à la commémoration publique de l’histoire tragique et douloureuse des pensionnats, et des répercussions qu’ils ne cessent de causer. L’UCET et son personnel, conscients d’honorer cette journée importante, appellent tous les membres à participer aux diverses initiatives et activités locales centrées sur la vérité et la réconciliation.

Le 30 septembre est également la Journée du chandail orange, organisée par les Autochtones pour rendre hommage aux enfants qui ont survécu aux pensionnats et se souvenir de ceux qui y ont perdu la vie. Cette journée donne l’occasion de connaître l’héritage et les réalités actuelles des systèmes et structures coloniaux, d’en discuter, et de poursuivre le travail nécessaire à leur démantèlement.

La Journée du chandail orange a été créée dans le cadre du projet de commémoration et de retrouvailles du pensionnat indien St. Joseph Mission et des rassemblements à Williams Lake, en Colombie-Britannique. Phyllis Webstad y a raconté ce qu’elle a vécu lors de sa première journée au pensionnat. Sa grand-mère lui avait offert un chemisier orange tout neuf, qu’elle se réjouissait de porter. Cependant, on le lui enleva aussitôt arrivée au pensionnat, et elle ne le revit jamais. Cette pratique courante était communément en vigueur dans les pensionnats, son but étant de retirer aux enfants tous leurs objets personnels, en plus de leur couper de force les cheveux et de leur interdire de parler leur(s) langue(s) traditionnelle(s) ou de pratiquer leurs traditions culturelles. Ces mesures s’inscrivaient dans le cadre d’une tentative systématique d’assimiler les enfants des Premières nations, métis et inuits dans la société des colons, et ainsi de détruire leurs liens avec leurs familles et leurs communautés… autrement dit, un véritable acte de génocide.

Jusqu’à présent, plus de 1900 tombes anonymes ont été découvertes sur les sites des pensionnats, ce qui nous remémore brutalement l’histoire de notre pays et la manière dont nous continuons à mettre en œuvre des pratiques et autres politiques violentes et destructives à l’encontre des communautés des Premières nations, des Métis et des Inuits. Nous encourageons nos membres à continuer à faire face à la vérité désagréable sur notre système et à poursuivre l’important travail de réconciliation.

Journée nationale de la vérité et de la réconciliation – Canada.ca

 

Depuis la découverte de 215 tombes anonymes à l’ancien pensionnat indien de Kamloops, nombreux sont les Canadiens et Canadiennes qui sont horrifié(e)s de prendre connaissance des tragédies qui se sont produites sur ces lieux. Ces révélations ont rouvert les blessures causées par l’éradication des cultures et les abus systématiques de ces institutions, le tout exacerbé de nos jours par la discrimination et la stigmatisation. Si la plupart des générations actuelles d’Autochtones n’ont pas été contraintes de fréquenter un pensionnat, beaucoup sont encore victimes de diverses politiques racistes, notamment dans le système de protection de l’enfance. Bien que la plupart de ces politiques dommageables ne soient plus en place, nombre de générations de communautés autochtones n’en continuent pas moins de lutter contre les traumatismes qu’elles ont causés. Lorsqu’un traumatisme touche les générations futures qui ne l’ont pas vécu directement, on parle alors de traumatisme intergénérationnel dont les conséquences peuvent être dévastatrices pour les générations à venir.

« Ces écoles ont eu un impact durable. Ma grand-mère était une survivante des pensionnats… Elle est devenue alcoolique et a perdu ses enfants dans des foyers d’accueil pendant un certain temps, y compris ma propre mère. Ces écoles ont inculqué à ma grand-mère un comportement très rigide, strict et militariste. Cela était dû à la façon dont elle était traitée à l’école. À son tour, elle a élevé ses enfants de la même façon que l’école l’avait élevée, avec une discipline violente et effrayante. Ma mère a été élevée ainsi et, à son tour, elle m’a élevé de la même façon. Quand j’étais jeune, je me suis engagé dans l’armée. J’ai trouvé que c’était très facile pour moi. Les hurlements ne me dérangeaient point. Les menaces des officiers supérieurs me semblaient vides et creuses. Ce n’est que beaucoup plus âgé, une fois ma grand-mère et ma mère décédées, que je me suis rendu compte que le pensionnat était la cause profonde du dysfonctionnement et de la dépendance de ma famille. Telle était la raison pour laquelle l’armée était facile pour moi…. Mon peuple a été dépouillé de sa façon traditionnelle d’élever ses enfants et familles, la remplaçant par des traumatismes, de la violence et de la peur… Voilà qui continue de hanter les familles autochtones aujourd’hui encore. La dépendance et les dysfonctionnements violents ont trouvé leur origine dans ces écoles et l’assimilation violente d’une génération entière de nos enfants. C’est pourquoi, lorsque quelqu’un me dit : ‘Je n’ai rien fait de tout cela, ce sont mes ancêtres qui l’ont fait, pas moi, et cela ne se produit plus maintenant, alors pourquoi est-ce si important ?’ Je me dis alors : ‘Mais c’est important… Cela m’a directement touché, même moi, un enfant né en 1983. Cette histoire n’est pas si lointaine en ce qui me concerne.’ C’est juste triste, tout ça. J’espère qu’un jour nous pourrons tous et toutes vraiment nous aimer en tant qu’êtres humains et prospérer… »

-Témoignage d’un survivant

 

La voie à suivre

Nous vous invitons à regarder l’entrevue suivante avec Murray Sinclair, ancien sénateur et président de la Commission Vérité et Réconciliation :

AVERTISSEMENT : Cette histoire contient des détails bouleversants. Ancien sénateur et président de la Commission de la vérité et de la réconciliation, également avocat des Premières nations, Murray Sinclair parle à Adrienne Arsenault, dans le cadre de l’émission ‘National’ du réseau de la CBC, des mesures que le Canada doit prendre sur la voie de la réconciliation.

« Nous avons décrit pour vous une montagne.  Nous vous avons montré le chemin vers le sommet.  Nous vous demandons d’en faire l’ascension ».

***(AVERTISSEMENT RAPIDE : LES 2 BOUTONS AU-DESSUS DE CETTE LIGNE MÈNENT À DES SOURCES EXTERNES qui ne sont pas gérées par l’ucet).***

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