Le profil et les histoires d’un membre : Gary Cashin – Maître-éclusier et ancien Garde-Côtes

De la section locale 80824, Gary Cashin, qui est aujourd’hui Maître éclusier détroit de Canso depuis 7 ans, nous a partagé ses aventures et histoires très surprenantes dans ces années du passé à travailler pour la Garde côtière canadienne. Depuis 1987, Gary est intéressé à travailler sur la mer. Il a commencé son expérience comme pêcheur en Nouvelle-Écosse pour ensuite s’intéresser à la GCC. Pour la Journée mondiale de l’océan, nous avons décidé de vous raconter ses histoires qui se sont déroulés durant les 16 années de sa carrière sur les navires de la Garde côtière canadienne.

Au début des années 1990, l’industrie de la pêche commença à être très instable. L’argent et la demande pour les pêcheurs l’amenaient à effectuer des recherches pour une nouvelle carrière. Il avait déjà plusieurs amis dans le domaine de GCC et son expérience sur l’océan l’amena à commencer sa carrière dans ce domaine en 1994.

Après avoir suivi plusieurs formations, il débute comme Matelot de pont, tout en occupant divers autres postes, tels que Timonier, Treuilliste et Maître d’équipage qui est responsable des opérations de pont. Les horaires des GCC sont très particuliers. Pour sa part, c’était 28 jours en mer et 28 jours de congé. Durant toutes ces années, il nous explique les plus gros défis du métier :

« Le plus difficile à s’adapter c’est la température. Tout est plus difficile en mer : dormir, manger, marcher et beaucoup d’autres. La vie en général est différente; il n’est pas facile de s’adapter à ses conditions à long terme. La communication peut aussi être un défi, si vous ne travaillez pas avec des gens sympas, cela peut être très pénible et solitaire. Vous pouvez rencontrer jusqu’à 20-30 personnes chaque fois que le cycle de 28 jours recommence. Vous ne pouvez pas fuir les problèmes avec les gens qui vous entourent. Vous devez faire face à tous de qui est plaisant comme tous les mauvais moments que vous avez à vivre avec les gens. Je pense que dans ma carrière j’ai été très chanceux parce que je suis tombé sur des gens très sympas et sociaux. »

Rencontrer de nouvelles personnes à chaque fois qu’un cycle de travail est commencé peut amener beaucoup de positif dans une vie. Gary Cashin c’était une des parties de son travail qu’il adorait le plus. Encore aujourd’hui, il a gardé contact avec une bonne majorité des rencontres qu’il a faite durant toutes ces années. Sa personnalité lui permettait de toujours donner le meilleur de lui-même au travail. Pour lui c’était la satisfaction et la fierté de mettre autant efforts dans ce qu’il avait à accomplir dans la GCC. Il sentait qu’il pouvait faire une différence dans son équipe en s’entraidant.

Confrère Cashin a participé à plusieurs équipes durant toutes ces années comme celle à la prévention de la pollution, la recherche et le sauvetage, opération sur les brise-glaces, opération scientifique et bien d’autres. Il en a vu de toutes les couleurs. Gary nous a raconté des mésaventures qui démontrent que le métier de GCC est à la fois difficile et rempli de surprises.

La première histoire qu’il nous a racontée était en lien avec son expérience sur l’équipage des brise-glaces. En 2003, une mission était communiquée à lui et son équipe sur le GCCS Earl Grey afin d’escorter un gros navire, le M\V Marie Gorthon, à la rive. En se dirigeant vers une étendue de glace à briser, l’équipage a rencontré une crête de pression qui a bloqué le bateau de la GCC. Bloqués à cet endroit, ils ont été chanceux dans leur malchance. Le NGCC Earl Grey était poussé par les glaces vers un îlot rocheux, ce qui aurait causé des dommages importants. Finalement, le capitaine ordonna à toute l’équipe d’enfiler les combinaisons de survies et de se préparer au pire. Les équipes de sauvetage avaient reçu la communication de son bateau et étaient en route pour commencer les mesures d’urgence. Dans cette période de sa carrière, le superviseur de Gary était sur le bateau Terry Fox qui était en route pour les aider avec l’incident.

« Nous avions l’ingénieur à bord qui était d’environ 30 ans d’expérience ainsi que notre capitaine était là depuis longtemps et l’officier en chef aussi. Ils ont travaillé si dur pour s’assurer que nous serions libérés et que nous resterions à l’écart des rochers. Le lendemain, nous avions finalement pu être libérés de la glace. Nous étions bloqués dans cet endroit pour plus de 15 heures avant notre retour sur le rivage. »

CCGS Earl Grey

M\V Marie Gorthon

La deuxième mésaventure commença dans une très grosse tempête sur mer autour des années 2013. « J’étais très inquiet pour ma vie. » Mentionne-t-il. Pendant la tempête, les vents étaient très forts et les vagues si hautes qu’elles déferlaient sur le pont arrière du navire. Normalement, il a expliqué qu’il y a un « câble de sécurité » auquel on peut s’accrocher, mais dans ce cas, les conditions étaient trop sévères pour atteindre ce câble. Avant d’atteindre la sécurité, il voulait s’assurer que tout son équipage de pont était en sécurité. Il était le Maître d’équipage lors de cet incident, donc Gary voulait vraiment s’assurer que tout soit sous contrôle. Afin d’éviter d’être emporté par-dessus bord par les vagues, il décide de s’accrocher à un gros équipement de pont, pour éviter d’être emporté par-dessus bord. Par la suite, le capitaine lui a demandé pourquoi il ne répondait pas à ses appels radio et il a répondu que « le poids des vagues s’écrasant sur moi et l’a cassé en 3 morceaux et j’ai eu un gros bleu sur le ventre ».

Cependant, il faut aussi voir les expériences magiques d’être dans la Garde côtière canadienne. Gary nous explique que la vie marine lui a toujours apporté de belles surprises « J’ai pu voir beaucoup de baleine et dauphins dans mes excursions sur l’océan. Ces animaux ne cesseront jamais de m’impressionner. Même qu’une fois j’ai eu la chance de voir une tortue de mer. La grosseur de celle-ci était très impressionnante. » Quelques fois durant ses expéditions, il a eu la chance de visiter ‘Sable Island’. « Les mystères derrière cette île sont impressionnants. Il y a une très grande colonie de phoques ainsi que poneys sauvages. Chaque fois que je m’y rendais pour y amener de la provision et faire de la maintenance j’étais impressionné par cette place que la nature a été préservée. Je me compte chanceux d’avoir découvert des places comme celle-ci au Canada qui sont presque inaccessibles pour la majorité de la population. »

Sable Island

Être sur les navires de la GCC est un métier très exigeant physiquement. C’est un travail très intense et divertissant à tous les niveaux. Il faut aussi savoir que c’est un travail qui est très isolant. Quelques fois les travailleurs ne voient pas de terre pour 2-3 semaines. Cependant les gens dans ce milieu deviennent comme une deuxième famille. Ils s’entraident, se connaissent et vivent des expériences extraordinaires ensemble; ils se comprennent.

Pour Gary, après avoir travaillé 16 ans dans ces conditions de travail, il était temps de retrouver un peu plus de stabilité. « Cela a été un métier très exigeant, gratifiant, mais aussi imprévisible. Je suis heureux et fier d’avoir fait toutes ces années dans ce métier qui a aussi été ma passion. Je suis heureux de rester dans une vocation où mes expertises avec les eaux canadiennes puissent encore rendre service. ».

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