L’histoire derrière la Fête du Travail

En collaboration avec Denise Reynolds, Agente des droits de la personne à l’UCET

Alors que nous célébrons la Fête du Travail, l’UCET aimerait jeter un coup d’œil sur l’histoire de cette journée afin de l’honorer.

La fête du Travail, célébrée le premier lundi de septembre, est un jour férié au Canada depuis 1894. Elle trouve son origine dans les premiers rassemblements de travailleurs de l’ère victorienne. Historiquement, les travailleurs marquaient cette journée par diverses activités, telles que défilés, discours, jeux, concours amateurs et autres pique-niques. Ce jour férié promouvait la solidarité et l’appartenance à la classe ouvrière à une époque d’industrialisation rapide. Depuis la Seconde Guerre mondiale, de moins en moins de personnes participent aux activités de la fête du Travail. Néanmoins, il s’agit toujours d’un jour férié. De nombreux Canadiens consacrent maintenant le jour férié de la fête du Travail à toutes sortes de loisirs et à des activités en famille.

Premières célébrations et influence américaine

Avant les années 1880, les gens organisaient des festivités sporadiques en lien avec des mouvements ouvriers plus importants. Certains historiens font remonter l’origine de la fête du Travail au Nine Hour Movement (1872).

Les organisations syndicales ont commencé à organiser des célébrations plus fréquentes au lendemain d’un congrès syndical à New York en septembre 1882. Stimulés par ce succès initial, l’American Federation of Labor et les Knights of Labor ont activement promu les célébrations des travailleurs le premier lundi de septembre aux États-Unis. Les sections canadiennes de ces organisations ont fait de même. Les archives montrent des rassemblements similaires à Toronto (1882), Hamilton et Oshawa (1883), Montréal (1886), St. Catharines (1887), Halifax (1888), Ottawa et Vancouver (1890), et London (1892).

Jour férié

À mesure que l’événement gagne en popularité dans tout le pays, les organisations syndicales font pression sur les gouvernements pour qu’ils déclarent le premier lundi de septembre jour férié (voir Jours fériés nationaux). Leur impact est suffisamment important pour que la Commission royale d’enquête sur les relations entre le travail et le capital au Canada (1886-89) recommande au gouvernement fédéral d’instaurer une ‘fête du travail’. Avant cela, la journée n’avait un statut officiel que dans quelques municipalités. Montréal, par exemple, la déclare fête municipale en 1889.

En mars et avril 1894, plus d’une cinquantaine d’organisations syndicales de l’Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick, du Manitoba et de la Colombie-Britannique ont adressé une pétition aux parlementaires. Ces groupes comprennent plusieurs conseils régionaux de commerce et de travail, ainsi que des assemblées locales des Chevaliers du travail. Ils ont fondé leur mouvement de lobbying sur des initiatives similaires des syndicats américains. À la Chambre des communes, un projet de loi parrainé par le premier ministre John Thompson a suscité un débat sur le statut juridique du jour férié en mai 1894. La Chambre a adopté une loi modifiée sur le jour férié sans grande discussion. Elle a reçu la sanction royale le 23 juillet. Le gouvernement fédéral des États-Unis a également reconnu le jour férié en 1894.

Les provinces n’ont d’autre choix que de s’adapter. Par exemple, les parlementaires du Québec ont annoncé que les tribunaux de la province ne siégeraient pas le premier lundi de septembre de cette année-là. Ce n’est qu’en 1899 que la province accorde un statut légal au jour férié, en ordonnant aux commissions scolaires de retarder le début des cours jusqu’après le premier lundi de septembre.

Défilés et célébrations populaires

Les Canadiens ont célébré la fête du Travail avec beaucoup de cérémonie le 3 septembre 1894. À Montréal, le Congrès des métiers et du travail de la ville a joué un rôle clé dans l’organisation des événements de la journée. Un défilé part du parc du Champ de Mars à 9 h, au sine duquel ses divisions regroupent les syndicats représentant un même métier. L’assemblée locale de Grande-Hermine des Chevaliers du Travail ouvre la marche. Elle guide les participants vers un parc où ils ont tenu des discours, des jeux et un pique-nique. À Québec, le Congrès des métiers et du travail a plutôt choisi d’organiser une messe suivie de divertissements. Des compétitions de bicyclettes, des courses à pied et un match de crosse y sont organisés.

L’image de l’homme de métier et de l’homme soutien de famille est au cœur des festivités. Bien que les femmes actives assistent aux événements et aident à les organiser en préparant la nourriture pour les participants, elles sont rarement présentes dans le défilé. Le défilé de style militaire est en contradiction avec l’image de respectabilité imposée aux femmes à l’époque. À quelques exceptions près, leur rôle se limitait à saluer la foule depuis les chars, en tant qu’épouses ou travailleuses auxiliaires (voir Les femmes dans la population active). L’absence de travailleurs non qualifiés et non syndiqués limite également la participation des travailleurs immigrés, des membres des communautés racisées et des autochtones.

Le défilé était l’événement principal. Selon la ville, il peut attirer des milliers de participants et de spectateurs. Il devient de plus en plus élaboré au fil du temps. S’inspirant d’autres défilés populaires, les organisateurs ajoutent des chars et des fanfares. Au Québec, la fête a une forte connotation religieuse, laquelle s’est accrue avec le développement du syndicalisme catholique. La création en 1921 de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada a eu une influence particulière au Québec. En 1960, elle est devenue la Confédération des syndicats nationaux.

Déclin de la fête du Travail

Dans les années 1950, les festivités de la fête du Travail commencent à attirer de moins en moins de participants. À Montréal, les organisateurs ont essayé pendant un certain temps de remplacer le défilé par un spectacle et des cérémonies, mais ont toutefois connu peu de succès. Plusieurs raisons expliquent ce déclin. Selon l’historien Jacques Rouillard, l’émergence d’une société de loisirs et de consommation fait que les gens sont plus enclins à quitter la ville ou à se détendre en famille qu’à assister à un défilé. La participation a encore diminué en raison des changements intervenus dans le monde des syndicats. Les syndicats d’artisans avaient traditionnellement organisé les événements de la fête du travail, mais la montée du syndicalisme industriel, qui représente les travailleurs non qualifiés et semi-qualifiés, a changé l’impact et la signification de la journée. Tout le monde ne s’identifie pas au message traditionnel de ‘fierté du métier’ répété lors des célébrations. De plus, la guerre froide divise le mouvement syndical en plusieurs factions rivales, ce qui rend l’organisation de festivités plus difficile.

Des événements concurrents détournent également les participants des festivités de la fête du Travail. Les socialistes, les communistes et les marxistes célébraient le 1er mai, lors de la Journée internationale des travailleurs. Au fil du temps, cette fête a acquis un caractère plus militant que la fête du Travail. De nombreux syndicats ont choisi d’organiser leur défilé ce jour-là. De même, au milieu des années 1970, la Journée internationale des femmes (8 mars) est devenue une célébration alternative pour le syndicalisme féministe.

Les célébrations formelles de la fête du Travail se poursuivent néanmoins aujourd’hui, parallèlement aux célébrations informelles. Par exemple, des défilés ont encore lieu à Toronto et à Ottawa le premier lundi de septembre.

À la santé des syndicats.

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  • des pauses
  • des vacances
  • des heures supplémentaires payées
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  • des congés pour violence domestique
  • et bien d’autres choses encore.

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Source:

https://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/labour-day

 

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