Non aux régimes d’avantages sociaux « flexibles »

Depuis quelque temps maintenant, les syndicats ont vu surgir divers régimes ‘flexibles’ qui pourraient bien mettre en danger les régimes d’avantages sociaux collectifs pour lesquels les militant(e)s ont lutté d’arrache-pied ces dernières décennies. Certains les qualifient de régimes de ‘cafétéria’, de ‘supermarché’ ou encore ‘à la carte’. L’adhésion à ce genre de régime risquerait de sonner, à long terme, la disparition de certains avantages inclus dans les régimes d’avantages déjà existants, conçus en fonction des besoins des travailleurs canadiens et travailleuses canadiennes.

L’UCET se demande désormais pour quelles raisons les employeurs chercheraient-ils à mettre en place de nouveaux régimes qui ont déjà été conçus ? En fait, la réponse est toute simple. Les employeurs pensent que c’est une façon de contenir les coûts, mais aussi de transférer le fardeau de ces coûts aux employé(e)s. C’est qui est faux! À la base, on pourrait penser que les motivations seraient d’aider les employé(e)s et de rendre les coûts moindres… mais détrompez-vous. Il n’y a aucun  avantage dans ce genre de régimes, que ce soit pour les employeurs ou les employé(e)s mais bien pour des firmes de consultants, de courtiers et d’assureurs qui cherchent de nouvelles sources de profits, et aussi plus de clients, pour payer les systèmes administratifs des régimes flexibles qu’ils ont déjà mis en place.

L’UCET n’est pas surprise de cette initiative. La responsabilité devra alors être assumée par l’employé. En effet, ce régime ‘à la carte’ sera présenté sous forme de menu afin de laisser les employé(e)s opter pour les avantages souhaités, avec un certain nombre de ‘crédits’. En cas d’épuisement de tels ‘crédits’, les employé(e)s pourront alors soit acheter une couverture additionnelle, soit payer directement pour les services dont ils ou elles besoin. Une telle façon de faire contentera la direction d’autant que ce seront aux employé(e)s que reviendra la tâche de tout gérer. Cependant, avoir un régime ‘flexible’ exige d’avoir une équipe d’administration; si les employeurs n’en ont pas, alors il faudra se tourner vers des entreprises de gestion des avantages sociaux et des compagnies d’assurance, qui sont habituellement payés à la transaction et qui incluent leurs profits dans leurs frais… ce qui entraînera plus de coûts! Ce genre de régime n’avantage donc personne, mais ne fait qu’enrichir les systèmes administratifs.

De tels régimes n’ont rien de bon pour les travailleurs et travailleuses au Canada, ce qui est pour le moins très décevant. Les batailles menées par les militant(e)s syndicalistes sont chose du passé devant l’émergence d’initiatives de ce genre. Les régimes ‘flexibles’ ne sont que la face cachée d’un système cherchant à générer plus de revenus et à faire travailler davantage les employé(e)s et les employeurs, ce qui n’a aucun sens. Les vendeurs de ces régimes avancent le ‘pouvoir’ qu’ils donnent aux employé(e)s mais en cachent les désavantages. En résumé, ces régimes ‘individuels’ vont entraîner la division et permettre à l’employeur et au vendeur de s’enrichir un peu plus.

Si quelqu’un vous pose une question sur un régime ‘flexible’, voici quelques-uns des arguments à lui avancer :

  1. Zéro économie
    Les employeurs se sont fait vendre ces régimes par des firmes et autres consultants leur ‘vantant’ leurs coûts. Cependant, les économies pour les employé(e)s comme pour les employeurs ne peuvent être démontrées. En plus d’essayer de changer la recette, les employeurs feront travailler davantage leurs services administratifs pour gérer le tout en faisant une comparaison avec un régime entièrement ‘inclusif’ qui simplifierait la vie et diminuerait les coûts pour tout le monde. Avoir un régime ‘flexible’ nécessite une équipe d’administration, mais si les employeurs n’en ont pas alors il leur faudra se tourner vers des entreprises de gestion des avantages sociaux et des compagnies d’assurances, ce qui entraînera plus de coûts.
    Avoir un régime ‘flexible’ avec peu d’employé(e)s, amènera aussi plus de coûts d’assurance à long terme étant donné que ce genre de régime divise le coût entre les employé(e)s ce qui fait que les petites équipes sont pénalisées davantage par ce genre d’initiative.
  2. Nouvelles responsabilités
    Chaque fois que les régimes ‘flexibles’ apportent des changements, les employé(e)s seront obligé(e)s de revoir le régime qu’ils ou elles avaient choisi. Plusieurs possibilités leur sont offertes qui ont des variations et des options que les employé(e)s devront analyser eux-mêmes ou elles-mêmes.
  3. Choix limités
    En choisissant un régime d’assurance collectif, toutes les couvertures sont incluses pour n’importe quelle situation. Par contre, dans un régime ‘flexible’ il faudra faire des choix en fonction des besoins présents En cas d’imprévus, l’employé(e) ne sera pas couvert(e) et donc dans l’obligation de payer de sa poche.

Les syndicats peuvent négocier le montant total en dollars pour des crédits flexibles, mais il est peu probable qu’ils négocient des augmentations qui arrivent à couvrir les hausses annuelles du coût des médicaments, qui se situent entre 17 % et 25 %, et celles des soins dentaires, autour de 15%. Les régimes collectifs d’avantages sociaux sont créés pour réduire les coûts des employé(e)s peu importe leur situation financière ou leur état de santé.

En somme, certaines situations sont hors du contrôle de chaque personne, la vie nous apportant beaucoup de surprises. C’est pourquoi les régimes davantage sociaux ont été adaptés dans les dernières années pour être prêts à faire face à n’importe quelle éventualité. Selon l’UCET, les régimes ‘flexibles’ n’ont pas leur place dans une réalité comme aujourd’hui pour les employé(e)s comme les employeurs. Ils constituent même une insulte aux militant(e)s d’hier qui ont lutté toute leur vie pour arriver à de meilleurs avantages pour les travailleurs canadiens et travailleuses canadiennes. Aux régimes ‘flexibles’ nous apposons un NON catégorique et justifié.

***(AVERTISSEMENT RAPIDE : LES 2 BOUTONS AU-DESSUS DE CETTE LIGNE MÈNENT À DES SOURCES EXTERNES qui ne sont pas gérées par l’ucet).***

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