La violence conjugale – La pandémie dans l’ombre

Durant la dernière année, plusieurs événements ont changé la vie des Canadiens et Canadiennes. On parle de mesures du gouvernement, de restrictions, de couvre-feu et bien d’autres. Quelques-uns ont parlé de la pandémie dans l’ombre. De quoi s’agit-il ? En fait, depuis le début de cette crise mondiale, selon un rapport national au Canada, les maisons qui servent d’hébergement ont pu observer une forte augmentation depuis le début de la pandémie mondiale de coronavirus.

Radio-Canada a récemment rapporté que selon un sondage effectué auprès de 87 femmes qui ont eu recours au soutien de ces maisons dans le passé, 79 % disent avoir été victimes de violence conjugale pendant le confinement. De plus, 43 % d’entre elles déclarent que leurs enfants ont aussi été victimes de violences[1].  « Il y a eu de la violence conjugale et à la suite de cet épisode j’ai pris mes enfants et je suis partie me réfugier avec eux en maison d’hébergement », affirme Mona, survivante de violences conjugales[2]. De tels faits sont en hausse depuis la dernière année : un crime violent sur quatre signalé à la police est un cas de violence conjugale, selon Statistique Canada[3]. Les femmes et leurs enfants sont en danger depuis ce début d’isolement forcé.

Récemment quelques provinces canadiennes ont imposé des couvre-feux pour tenter d’enrayer la propagation du coronavirus. Malheureusement, ces mesures ont piégé ceux et celles qui courent un risque élevé de maltraitance. « À l’heure actuelle, on se dit que les femmes qui sont confinées avec un conjoint violent dans le cadre d’un couvre-feu, risquent d’être davantage maltraitées[4]», précise Louise Riendeau, porte-parole du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale.

La réalité est maintenant que les échappatoires à ce problème sont très difficiles d’accès. À cela viennent s’ajouter diverses contraints comme la distanciation sociale et l’isolement à la maison : « La première chose qu’un conjoint violent va faire, c’est isoler sa conjointe, isoler ses enfants de leurs réseaux sociaux. Alors, la pandémie devient un terreau fertile[5] », explique Manon Monastesse, directrice de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes.

En plus de cette hausse des cas de violences faites aux femmes, on constate que leur gravité est de plus en plus sévère. Selon des témoignages de maisons d’hébergement, un nombre accru de femmes subissent des coups de couteau, des étranglements et autres fractures, autant de situations qui affectent physiquement les femmes canadiennes, et qui ont de grosses répercussions sur leur santé mentale. Étant donné que ces victimes vivent 24 heures sur 24, sept jours sur sept avec leur agresseur, il est parfois difficile de trouver le bon moment pour contacter les personnes qui peuvent leur venir en aide.

Le problème ne fait qu’empirer d’autant que les maisons d’hébergement ont dû réduire leur capacité pour répondre aux nouvelles normes sanitaires imposées par le gouvernement. Les places sont très limitées pour les femmes et les enfants en détresse.

Les ressources pour aider les femmes victimes de violence conjugales sont de plus en plus limitées, et moindres par rapport à l’avant-pandémie. Ce problème doit sortir de l’ombre, aussi devons-nous passer à l’action pour aider les femmes et les enfants au Canada. « Un plan d’action national sur la violence sexiste est quelque chose que beaucoup de défenseurs demandent depuis de nombreuses années, » dit Andréa Gunraj[6]. Il y a un nouveau signe de la main qui est maintenant reconnu pour appeler à l’aide : mettre le pouce dans la paume de sa main et fermer son poing. Si quelqu’un vous signale cet appel à l’aide, restez calme pour ne pas alarmer l’agresseur et appelez la police. Faisons preuve de vigilance. Vous pouvez sauver des vies.

 


[1] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1763739/violence-conjugale-pandemie-couvre-feu

[2] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1753144/violence-conjugale-domestique-pandemie-femmes

[3] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1753144/violence-conjugale-domestique-pandemie-femmes

[4] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1763739/violence-conjugale-pandemie-couvre-feu

[5] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1753144/violence-conjugale-domestique-pandemie-femmes

[6] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1753144/violence-conjugale-domestique-pandemie-femmes

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