Le travail à la maison COVID-19 – Effets positifs et négatifs au Canada

Depuis le début de la pandémie, nombre de personnes qui travaillent un peu partout au Canada ont dû s’adapter à une nouvelle façon de faire. Certaines étaient des travailleurs/travailleuses de première ligne qui mettent leur vie en danger chaque jour pour s’assurer que le Canada reste un pays sécuritaire. Environ 30% des travailleurs canadiens[1] se sont retrouvés à la maison pour essayer de contrôler davantage la propagation du virus. Toutes ces nouvelles adaptations ont commencé en avril 2020. Cela fait maintenant plus d’un an et qu’est-ce qu’on en a tiré depuis? C’est ce que nous allons essayer de décortiquer en examinant en 5 éléments rencontrés par différents télétravailleurs durant la dernière année au Canada : productivité, famille, flexibilité, environnements et préférences.

Productivité

Les travailleurs canadiens qui avaient un emploi dans un bureau et qui se retrouvent maintenant à exercer leur travail de la maison n’avaient jamais envisagé de se retrouver dans une telle situation. Certains n’avaient pas l’équipement nécessaire : pièce indépendante pouvant servir de bureau, ordinateur, imprimante et autres. Ils ont dû s’adapter un jour à la fois pour rester aussi productifs qu’ils l’étaient dans leur ancien milieu de travail. La productivité est maintenant davantage calculée en fonction de la quantité de travail accomplie par jour et non de la quantité accomplie à l’heure.

D’après Statistique Canada, 90% des télétravailleurs ont déclaré être autant productifs à la maison qu’auparavant à leur lieu habituel de travail. Seulement 10% des nouveaux télétravailleurs ont mentionné faire moins de travail à l’heure depuis leur domicile qu’auparavant à leur lieu de travail habituel. Toutes les statistiques se séparent selon les industries et les caractéristiques de chacun des travailleurs canadiens.

Un des principaux obstacles remarqués dans les rapports de Statistique Canada est qu’un (1) Canadien en télétravail sur 5 a déclaré accomplir moins de travail à cause du manque d’interaction avec ses collègues. D’autres télétravailleurs ont mentionné aussi que de s’occuper des enfants ou d’autres membres de la famille était un obstacle à la productivité. D’autres ont été confrontés à différents défis : accès à de l’information ou à des appareils liés au travail, obligation de travailler davantage pour que les choses se fassent, avoir un espace de travail inapproprié, ou encore éprouver des difficultés avec la vitesse d’Internet.

Famille

À propos de la famille, deux facteurs principaux peuvent affecter les hommes et femmes : prendre soin des enfants ou d’un membre de la famille, et la violence conjugale à la maison.

Premièrement, l’arrivée de la pandémie au Canada a été un choc pour toutes les personnes qui s’étaient établi un certain rythme de vie et une routine, afin d’atteindre un bon équilibre pour eux et leur entourage. Quand les écoles ont fermé et que quelques parents se sont retrouvés à travailler de la maison, le déséquilibre dans leur vie en a été d’autant plus prononcé. Au tout début, l’aide des garderies n’était plus disponible, il fallut donc passer à l’école en ligne à la maison. Aujourd’hui, les écoles rouvrent leurs portes et il e va de même des garderies. Cependant, si votre enfant a des symptômes pouvant être causés par la COVID-19, il faut aller le chercher à l’école et l’amener faire un test de dépistage le plus rapidement possible. En présence de symptômes, l’étape suivante est l’auto-isolement pour le bien de tout le monde, le temps de recevoir les résultats du test. Dans un tel cas de figure, les parents doivent se libérer de leur travail chaque fois pour aller chercher l’enfant afin de suivre les procédures.

Être parent en temps de pandémie… c’est stressant! Les enjeux sont énormes. Pour certains, le télétravail n’a pas été un enjeu, mais pour d’autres, les négociations avec leur employeur ont été plus ardus. Les vacances scolaires viennent de se terminer. Certains télétravailleurs n’ont pas eu le choix d’être 24/7 avec leur enfant. Rester concentré tout en prenant soin de ses enfants est une préoccupation importante. Il faut aussi informer les enfants de ce qu’il se passe et leur donner des explications. La communication peut être un enjeu énorme – dire pour quelles raisons il ne peut plus aller à l’école ou voir ses amis peut être très difficile. Un enfant de 13 ans ne demande pas la même sorte de supervision qu’un enfant de 3 ans. Cependant, les adolescents sont très sensibles au fait de ne pas pouvoir voir leurs amis. Le quotidien reste difficile à gérer pour tous. Certains prenaient des journées de ‘congé’ afin de s’organiser autour de leur enfant, surtout quand l’école était à la maison. Pouvons-nous vraiment appeler cela une journée de ‘congé’ ? En fait, ce n’est pas très reposant. Mais vous n’êtes pas seuls! Plusieurs ressources sont disponibles sur le web afin de vous donner des conseils. En voici quelques-unes :

Deuxièmement, il y a eu des restrictions, le couvre-feu, l’école à la maison et bien d’autres événements qui ont fait en sorte que des familles au Canada étaient victimes de violence à la maison. La réalité est que les ressources pour s’attaquer à un tel problème sont très difficiles d’accès en temps de pandémie. En plus de cette hausse des cas de violence, on constate qu’ils sont de plus en plus graves. Étant donné que ces victimes vivent 24 heures sur 24, sept jours sur sept avec leur agresseur, il est parfois difficile de trouver le bon moment pour contacter les personnes qui peuvent leur venir en aide. C’est aussi plus facile de cacher une telle situation : les contacts physiques sont moins présents entre collègues de travail donc il est difficile de remarquer quand quelqu’un a besoin d’aide. Il y a un nouveau signe de la main qui est maintenant reconnu pour appeler à l’aide : mettre le pouce dans la paume de sa main et fermer son poing. Si quelqu’un vous signale cet appel à l’aide, restez calme pour ne pas alarmer l’agresseur et appelez la police. Faites preuve de vigilance. Vous pouvez sauver des vies.

Flexibilité

Comme vous avez pu le constater, les sujets liés au télétravail sont interconnectés. La productivité du travail à la maison peut être parfois difficile en présence d’enfants. C’est pourquoi la flexibilité est un sujet très important à aborder pour les travailleurs canadiens qui sont maintenant dans une nouvelle réalité. Selon une enquête sur le télétravail, 93% des répondants resteraient employés au sein de leur organisation plus longtemps s’ils disposaient de souplesse quant à l’endroit où ils travaillent et à leur horaire. Cependant, 54 % seraient prêts à quitter leur entreprise si la flexibilité sur les horaires et les lieux de travail n’était pas maintenue[2].

Les gens se sont adaptés à un nouveau mode de vie. Ils contrôlent leurs horaires et respectent les échéanciers de leur patron. Les imprévues et les enjeux en temps de pandémie sont difficiles à planifier, ce qui rend ce nouveau milieu de travail très réaliste étant donné les circonstances. En offrant une certaine flexibilité, les employeurs reconnaissent un élément que la pandémie a mis en lumière. Il faut aussi souligner qu’une étude effectuée par Nicholas Bloom et l’étudiant diplômé James Liang, qui est également cofondateur du site Web de voyage chinois Ctrip, a prouvé que lorsque les employés peuvent choisir de travailler de la maison, on constate d’énormes gains de productivité[3]. Il a même été constaté que la majorité des travailleurs qui peuvent davantage contrôler leurs horaires font plus d’heures.

Environnements

La flexibilité et l’environnement sont deux sujets très similaires. En fait, l’environnement est vu comme un élément tributaire de la flexibilité. On parle généralement de travail à domicile ou de travail à distance. Avoir un travail à Ottawa et travailler à Vancouver, est-ce quelque chose de possible ? Ou même avoir un travail à Vancouver et travailler dans un autre pays ? Ce sont des questions et des possibilités que des travailleurs canadiens envisagent.

Pour certains, c’est la ville contre la campagne. Quel est l’avantage d’avoir une maison au centre-ville trois fois plus cher qu’une maison dans un village ? La distance en voiture et la circulation ne sont dorénavant plus des enjeux auxquels les travailleurs font face depuis un certain temps. En revanche, les télétravailleurs qui avaient un bureau en ville et qui habitent en campagne rencontrent dans certains cas des problèmes d’Internet. L’Internet haute vitesse n’est pas offert dans tous les villages au Canada ni même partout dans le monde, ce qui peut poser de sérieux problèmes pour organiser des rencontres vidéo, faire des recherches sur le Web ou entreprendre d’autres travaux qui nécessitent une grande vitesse du réseau.

Préférences

Pour les préférences, 80 % des employés déjà en télétravail au Canada ont indiqué qu’ils aimeraient travailler au moins la moitié de leurs heures à la maison une fois la pandémie terminée[4].

Pour les employeurs, trois importantes conditions doivent être respectées pour autoriser le télétravail de leur personnel à long terme : être aussi productif à la maison qu’il l’était au bureau, exprimer de fortes préférences pour le télétravail une fois la pandémie de COVID‑19 terminée. En outre, les employeurs doivent être disposés à répondre à la demande de télétravail des employés et être capables de le faire. Pour les employés, il y a plusieurs avantages, notamment les suivants :

  • Gestion de son horaire ;
  • Réduction des dépenses quotidienne pour l’entreprise ;
  • Réduction du stress lié au transport (et le temps passé dans les transports) ;
  • Autonomie et gestion de ses temps de repos ;
  • Baisse des interruptions au bureau, ou encore
  • Divers autres[5].

Plusieurs avantages et inconvénients viennent avec le télétravail. La technologie est maintenant très adaptée pour travailler à domicile, ce qui amène aussi l’« hyperconnectivité », soit être trop souvent connecté. Voici quelques exemples des aspects négatifs du télétravail :

  • Risque d’isolement ;
  • Déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ;
  • Stress lié aux objectifs ;
  • Démotivation due à la monotonie ;
  • Manque de contacts humains ;
  • Mauvaise gestion du temps ;
  • Surcharge mentale ;
  • Distractions venant de la famille ;
  • Risque de trop travailler ;
  • Crainte d’être « oublié » par l’entreprise[6].

Toute cette adaptation est basée sur la santé et la sécurité des Canadiens. Depuis l’arrivée du vaccin, les activités reprennent tranquillement dans une nouvelle réalité. Par ailleurs, quelque 61 % des répondants à une étude souhaitent que leur entreprise exige la vaccination contre la COVID-19 avant de retourner physiquement au bureau. Cependant, il faut voir les deux côtés de la médaille : celui des employés, mais aussi celui des employeurs. Les deux parties ont des points de vue qui peuvent parfois se rejoindre ou bien être extrêmement à l’opposé. Il y aura éventuellement une transition après plus d’un an de télétravail. Quelle sera le meilleur équilibre pour les travailleurs canadiens ? À suivre…

 

Pour plus de statistiques concernant le travail à domicile pendant la pandémie :

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[1] https://www.journaldemontreal.com/2021/08/04/pres-dun-canadien-sur-trois-en-teletravail

[2] https://www.ledevoir.com/economie/613068/coronavirus-les-canadiens-veulent-conserver-la-flexibilite-du-teletravail

[3] https://hbr.org/2014/01/to-raise-productivity-let-more-employees-work-from-home

[4] https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/45-28-0001/2021001/article/00012-fra.htm

[5] https://www.noovomoi.ca/vivre/sante/article.avantages-dangers-teletravail.1.12782873.html

[6] https://www.noovomoi.ca/vivre/sante/article.avantages-dangers-teletravail.1.12782873.html

***(AVERTISSEMENT RAPIDE : LES 2 BOUTONS AU-DESSUS DE CETTE LIGNE MÈNENT À DES SOURCES EXTERNES qui ne sont pas gérées par l’ucet).***

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