Les grèves du Front commun de 1972 au Québec

En 1972, des grèves du Front commun furent déclenchées dans le cadre d’une coalition des syndicats des secteurs publics et parapublics du Québec afin de mettre fin aux négociations avec le gouvernement provincial.

La première grève eut lieu en 1972 lors d’une ronde de négociations. Plus de 210 000 employés, pratiquement tous les fonctionnaires des secteurs de l’éducation et des services sociaux de l’époque, se réunirent afin de faire une grève générale pendant 10 jours, du 11 au 22 avril 1972. Les trois principaux syndicats qui unirent leurs forces à l’époque afin de manifester sont : la Confédération des syndicats nationaux, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec et la Centrale de l’enseignement du Québec, qui se battaient afin d’obtenir une augmentation salariale de 8% destinée à rattraper l’inflation, un salaire minimum de 100 $ par semaine, plus de sécurité d’emploi, de meilleures conditions de travail, et un salaire égal à travail égal, quels que soient la région, le secteur ou le sexe. [1]

C’est alors qu’ils décidèrent de s’unir pour améliorer les conditions de travail des travailleurs et travailleuses. C’est ce qu’on appelle de la solidarité.  C’est alors que le gouvernement de Robert Bourassa fit tout dérailler :

La province s’acharne contre son personnel hospitalier, obtenant 61 injonctions dont les travailleurs et les travailleuses font fi. La réponse est dure : 13 personnes à bas salaire se voient condamnées à 6 mois de prison et à une amende de 5 000 $ (environ une année de rémunération) chacune et leur syndicat se voit imposer une amende de 70 600 $. Au total, 103 travailleurs et travailleuses se voient imposer un total de 24 années d’emprisonnement et un demi-million de dollars d’amendes en quelques jours.[2]

Après cette décision injuste, la Loi 19 fut créée afin de forcer les travailleurs et travailleuses à retourner au travail. Cette loi interdisait l’exercice des tous les droits syndicaux et fondamentaux pour deux ans. Les trois têtes dirigeantes des syndicats incitèrent toutefois les grévistes à défier cette loi. C’est pour cette raison qu’ils furent arrêtés et condamnés chacun à une année d’emprisonnement.

C’est ça la justice du système », déclare le confrère Laberge, « alors que les grandes entreprises se voient imposer des amendes de 75 $ ou 500 $ pour avoir pollué nos cours d’eau, tué des gens ou violé la loi, nous – les criminels – devons aller en prison pour avoir exercé un droit – le droit de faire la grève.[3]

C’est pour donner suite à l’emprisonnement de ces grévistes que plusieurs autres groupes des secteurs privé et public unir leurs forces et manifestèrent : travailleurs de la construction et de la métallurgie, mineurs, machinistes, travailleurs de l’automobile et du textile, vendeurs, imprimeurs, personnel des grands médias d’information, enseignants et certains membres du personnel hospitalier. À l’époque, les gens dans certaines villes mentionnaient que les grévistes contrôlaient les lieux de travail. Les autres membres qui faisaient partie des syndicats occupèrent les stations de radio et studios de télévision pour diffuser leurs propres messages.

Bref, le gouvernement n’eut d’autre choix que de revenir sur sa décision. Après quatre mois de pression, les chefs des syndicats furent finalement libérés. Les négociations qui suivirent les manifestations du Front commun s’avérèrent positives, la majorité des revendications étant satisfaites. C’est une des raisons pour lesquelles le taux de syndicalisation du Québec est encore parmi les plus élevés du Canada. C’est ce qui nous ramène à l’importance d’être uni et solidaire.


[1] https://congresdutravail.ca/la-classe-travailleuse-du-quebec-fait-front-commun-avec-les-syndicats-pour-revendiquer-lequite/

[2] https://congresdutravail.ca/la-classe-travailleuse-du-quebec-fait-front-commun-avec-les-syndicats-pour-revendiquer-lequite/

[3] https://congresdutravail.ca/la-classe-travailleuse-du-quebec-fait-front-commun-avec-les-syndicats-pour-revendiquer-lequite/

***(AVERTISSEMENT RAPIDE : LES 2 BOUTONS AU-DESSUS DE CETTE LIGNE MÈNENT À DES SOURCES EXTERNES qui ne sont pas gérées par l’ucet).***

© 1969-2024 | Union Canadienne des employés des transports | Tous droits réservés.

This is a staging environment